Carnet
d'adresses
Table des matières
Nom: Jacqueline Natla
Nationalité: ?
Occupation: PDG de Natla Technologies
Localisation: Qui sait d’où elle m’a appelée? De quelque part derrière son écran, c’est sûr.
Statut: Vivante, à moins que quelque chose soit arrivé pendant que j’explorais la ville perdue.
Notes: Capable, manipulatrice et probablement sans pitié. Emploie Larson. Son intérêt pour le Scion m’a apporté la localisation de la ville perdue.
Nom: Larson
Nationalité: Américaine
Occupation: Mercenaire
Localisation: Dernière connue – Calcutta. Actuelle - quelque part loin, très
loin de moi je l’espère. Probablement toujours dans la vallée perdue avec une légère commotion cérébrale.
Statut: Miraculeusement vivant.
Notes: Pour une personne avec un tel QI, il est étonnamment résistant. Son intelligence augmente légèrement quand il est avec Pierre. Il est aussi charmant qu’intelligent. Donc pas du tout.
Nom: Carlos
Nationalité: Péruvienne
Occupation: Guide
Localisation: La plus grande partie de lui se trouve à l’extérieur de la ville perdue de Vilcabamba. Le reste est dans l’estomac de plusieurs loups. Ceux-ci se trouvent également à l’extérieur de la ville perdue de Vilcabamba.
Statut: Mort. J’ai vérifié.
Notes: Il était bon dans son travail, ça c’est certain. Etait un mauvais coureur dans la neige.
Nom: Pierre DuPont
Nationalité: Français
Occupation: Mercenaire indépendant et chasseur de trésors
Localisation: Le Monument St Francis, Grèce
Statut: Notre dernière rencontre l'a esquinté un peu, mais sa détermination acharnée continue de le faire avancer... pour l'instant.
Notes: Ce talent dont Pierre manque, il le compense par sa ténacité implacable. Il pourrait bien être la seule personne capable de travailler avec efficacité avec Larson.
Tomb
Raider
1
Comment tout a commencé
Jamais je n’aurai pensé que ce travail serait facile mais on peut rêver, n’est-ce pas? Même si dans mon domaine c’est plus une idée chimérique qu’un rêve. Je ne sais toujours pas comment cela va finir alors qu’il y a déjà un homme mort, une pile de carcasses d’animaux, et je me retrouve en face d’une zone inexplorée tout en haut des montagnes du Pérou.
Attendez. Je vais un peu trop vite en besogne. Revenons au tout début.
J’étais assise à Calcutta dans un coin de l’hôtel vaquant à mes occupations, ainsi personne ne pouvait me reprocher (en tout cas pas cette fois) de me mettre activement dans ces situations par moi-même. Tout à coup, il y a eu cet américain essayant d’entamer une conversation en jetant devant moi un magazine parlant de l’un de mes derniers exploits et me demandant ce qu’il devait faire pour obtenir ce genre d’attention.
Je ne peux que m’imaginer qu’il voulait réellement connaître la même fin que le malheureux Bigfoot, mais qui étais-je pour gâcher son plaisir.
Sans surprise, il n’a pas saisi l’ironie de ma réponse (et a probablement oublié la dernière fois que l’on s’est rencontré puisqu’il a eu exactement le même genre d’attention de ma part… ainsi que l’hydre).
La seule chose significative que Larson a faite a été de déposer un ordinateur portable avec une connexion directe vers son boss. Mlle Natla de Natla Technologies semblait avoir la même impression concernant le “charme” de son employé et, après l’avoir congédié, a continué en me parlant de la vraie raison de cette interruption.
Je dois dire que cette femme sait comment changer rapidement et sûrement de stratégie. Quand elle a vu que l’argent n’avait aucune motivation pour moi elle a fait appel à mon sens de l’aventure. Après m’avoir parlé de la zone inexplorée dans les montagnes péruviennes, d’une tombe scellée et d’un mystérieux artefact, comment aurais-je pu refuser?
Aujourd’hui, moins de 24 heures après ma conversation avec Natla, j’ai volé vers ma destination et j’ai trouvé un guide qui était prêt à m’accompagner à la tombe. Le pauvre homme n’a jamais su dans quoi il mettait les pieds. Juste après avoir réussi à trouver un mécanisme d’ouverture de la tombe un groupe de loups a émergé des portes en pierre et l’a égorgé. J’imagine qu’il n’avait pas prévu cela quand il est devenu guide local.
Après avoir abattu les loups et vérifié que mon compagnon était aussi mort qu’il en avait l’air (et oui, il est difficile de faire un trucage avec autant de sang), je suis entrée dans la tombe. Les portes en pierre se sont refermées derrière moi dans un bruit sourd. Mais je ne m’en soucie pas pour l’instant. Je suis plus ravie qu’autre chose.
Voyons ce que la Tombe de Qualopec me réserve…
Dans la caverne
La caverne dans laquelle je suis entrée était sombre et il a fallu un moment à mes yeux pour s’adapter. La première chose que j’ai remarqué furent des empreintes dans la neige que le vent fort de la montagne avait légèrement balayé. Les bêtes s’attendaient probablement à autre chose quand elles ont couru vers la lumière de l’entrée, mais un simple coup d’oeil m’a confirmé que ce ne sera pas la dernière rencontre avec cette meute. Le nombre d’empreintes laissait entendre un plus grand nombre comparé aux corps étendus à l’extérieur.
Mais je ne pouvais pas rester longtemps au même endroit; la grotte était gelée et, bien que j’étais habituée aux températures basses, rester immobile n’était pas une bonne idée. En suivant les traces, puisqu’il s’agissait de la seule direction que je pouvais prendre, l’endroit semblait calme. Cependant, le silence fut bientôt brisé par un frémissement suspicieux. Je m’arrêtai et bientôt trouvai sa source: un ancien mécanisme qui tirait des flèches (et bien que je n’ai pas vérifié cette hypothèse, j’étais presque sûre qu’elles étaient empoisonnées).
Je n’ai pas pu m’empêcher de m’esclaffer de cette tentative pathétique pour empêcher les gens d’entrer. Est-ce qu’au moins ils l’ont vérifié quand ils ont bâti cet endroit? Personne ne tomberait dans un piège comme celui-ci. Mais juste à ce moment-là, je me souvins du visage de Larson… et de l’odeur de brûlé de son jean. Cette mémoire distante, presque bienvenue, m’a fait ajouter une petite rectification: seulement un idiot tomberait dans un piège comme celui-là.
J’ai simplement sauté par-dessus le piège, pas vraiment par nécessité, mais uniquement pour étirer mes membres glacés. Il semblait que ma présence n’était pas la bienvenue auprès des autres habitants de la caverne, mais je ne pouvais pas me plaindre. Après tout, y’avait-il une meilleure cible d’entraînement qu’une chauve-souris enragée?
Tandis que je progressais, je me suis habituée à l’éclairage sombre et, plus important, j’ai commencé à reconnaître des parties d’architecture antique.
Au début c’était difficile à remarquer, mais bientôt j’ai pu apprécier la technique et l’état dans lequel les murs et ornements étaient préservés. La ville avait été scellée pendant des siècles et l’archéologue en moi espérait pouvoir s’arrêter un bref moment pour faire ce que j’avais appris pendant mes études. Malheureusement, j’avais d’autres obligations.
Il y avait une partie de la vieille ville dont je n’étais pas fan: ses ponts en bois.
Le froid avait préservé certains d’entre eux, mais j’étais tout de même réticente à faire confiance à leur stabilité. Les hurlements affamés sous les planches gelées n’étaient pas très accueillants non plus, alors j’ai ressenti un léger soulagement une fois avoir franchi les ponts sans glisser ni passer au travers.
Bientôt je n’étais plus aussi chanceuse. Mes pieds ont glissé et, au lieu de faire un saut par-dessus le trou devant moi en toute sécurité, j’ai atterri à peine debout face à un ours. Bien sûr il fallait que ce soit un ours. Il n’y avait aucun autre animal que j’aurai aimé voir plutôt qu’un ours quand j’essayais de reprendre mon équilibre avec si peu de place que j’ai failli heurter un mur à chaque fois que je l’esquivais. C’est bien que j’ai pensé à emporter des pansements.
Et donc, après avoir failli être déchiquetée à mort et avoir réduit drastiquement la population de la caverne, je me trouvais devant une grande porte. Le deuxième mécanisme de flèches ne m’a pas tellement dérangée, et bien que je doive admettre que ce qu’ils avaient manqué en imagination ils l’avaient certainement compensé par leur grand nombre. Mais je fais confiance aux bâtisseurs antiques, qu’ils n’ont pas fini de me surprendre. Maintenant donc… où cela mène-t-il?
A l’intérieur de la ville perdue
Je n’attendais aucun comité d’accueil quand je suis entrée dans la ville perdue de Vilcabamba, mais la meute de loups qui me considérait comme leur casse-croûte a plutôt gâché ma première impression de l’endroit. Personne ne veut verser de sang lors d’une première visite, mais il semble que cela m’arrive régulièrement. Heureusement j’avais un sac à dos plein de munitions pour pouvoir supporter tout ce que le Pérou me balançait à la figure.
Après avoir éliminé les bêtes voraces j’ai enfin pu jeter un bon coup d’oeil. Malgré l'effondrement partiel du plafond de la caverne l'architecture de la ville semblait presque intacte; ses murs étaient encore fermes et stables, certaines des constructions en bois avaient même été préservées par les basses températures des montagnes péruviennes.
Il n’y avait pas de chemin apparent donc j’ai du mettre l’archéologue en moi de côté.
Alors que le gel avait rendu certaines des portes non fonctionnelles, il y avait toujours des moyens d'accéder aux bâtiments. Curieusement, ils semblaient fraîchement déserts malgré le temps qui devait s'être écoulé; les cheminées primitives dans le centre des pièces n'étaient pas balayées, il y avait des peaux d'animaux, clairement en train de sécher.
Même les auges étaient remplies de foin, comme si toute la population de Vilcabamba s’était simplement levée et était partie. Je me demandais ce qui leur était arrivé et j'espérais que, au fur et à mesure que je progressais dans le complexe, j'apprendrais ce qu’il était devenu de leur sort.
Outre l'état des bâtiments que j'ai trouvés, la plus grande surprise jusqu'ici a été la végétation que j'ai rencontrée. Malgré le manque de lumière, plus je pénétrais dans la caverne, plus je trouvais de plantes; certaines auxquelles je m'attendais, mais beaucoup étaient des variétés que je n'avais jamais vues auparavant.
Dans l'ensemble la végétation de la ville perdue n'a pas semblé ralentie par les conditions difficiles; au contraire, elle prospérait. Les murs étaient recouverts d'une large épaisseur de vignes et les carreaux du sol étaient presque complètement cachés aussi.
Je me suis penchée et j'ai pris plusieurs échantillons, bien que je doutais qu'ils puissent survivre en toute sécurité au reste de mon exploration. Il y avait tout simplement trop de raisons de sauter, d'esquiver et donc d'écraser les malheureuses plantes par le contenu de mon sac à dos.
Finalement, j'ai réussi à localiser un bâtiment qui différait des autres. L'entrée était fermée et je devais y accéder par la fenêtre. Les restes de carreaux anciens ont craqué sous mes pieds et je suis tombée dans une pièce décorée de façon troublante - quelqu'un aimait apparemment beaucoup les crânes, sauf à un endroit.
Après être sortie des ruines de l'étage supérieur que je venais de traverser, j'ai procédé à l'examen de la zone étrangement plane du mur. Elle ne correspondait pas aux pierres restantes à l’intérieur et était utilisée autrefois avec une corde, maintenant à moitié effilochée, à moitié gelée. J'ai posé mes pieds bien à plat au sol, j'ai pris une profonde inspiration et j'ai poussé le bloc plus profondément dans le mur.
Mes efforts ont été récompensés par le son satisfaisant de la lourde pierre qui se déplaçait sur l'ancien sol et je me suis stabilisée à nouveau, la forçant à aller plus loin. Je me sentais déjà endolorie, mais je ne me suis pas arrêtée jusqu'à ce que je ressente une poussée d'air vicié.
Je me suis retrouvée dans une pièce avec un deuxième étage qui, contrairement à celui de la chambre précédente, était encore stable et presque intact. Je ne pouvais pas deviner pourquoi les habitants de Vilcabamba décidèrent de bloquer l'entrée de cet endroit, mais je reçus bientôt ma réponse; en explorant deux alcôves avec un motif de crâne sur leurs murs j'ai trouvé deux objets, une clé en argent et une statue en or, une sorte d'idole.
Je les ai insérés avec soin dans mon sac à dos (au revoir, plantes, vous me manquerez) et j’ai rejoint le deuxième étage.
Je pouvais enfin passer une porte qui était auparavant verrouillée vers une structure unique avec trois portes que je voulais vraiment, vraiment photographier correctement, mais ensuite quelque chose a décidé de mordiller à nouveau mes pieds et j'ai eu autre chose à régler. Et maintenant je suis à court de pellicule donc je vais devoir passer au crayon bientôt. Tant pis. Rien de tel que de dessiner avec des doigts à moitié gelés.
Quoi qu'il en soit, l'image montre encore au moins une partie de la construction. Elle était remarquable non seulement pour son architecture distincte, mais aussi pour la conservation inhabituelle de la couleur, car ses décorations rouges étaient vraiment saisissantes. Les peintures oranges à l'intérieur ont également conservé leur aspect original. Je ne pouvais que me maudire d’avoir gaspillé autant de pellicule plus tôt, car ces caractéristiques méritaient certainement d'être documentées.
Après quelques foulées aux alentours, la porte centrale s'est finalement ouverte. Je sentais que je m'approchais du centre de la ville de Vilcabamba, et pas seulement parce que j'ai failli être coupée en deux par des pièges, cette fois-ci plus intelligemment placés que ceux des cavernes.
Si j'ai été surprise par l'état des bâtiments à l'extérieur, cet endroit était tout simplement magnifique.
C'est vraiment dommage que je doive passer à autre chose, je serais plutôt heureuse ici à faire de l'archéologie pour une fois. Je ne suis pas non plus ravie d'avoir à me séparer de l'idole d'or, mais elle me semble nécessaire pour ouvrir la dernière porte dans cette salle.
C’est bon. Il me reste encore un peu de pellicule.
La cascade et au-delà
Quand j’ai passé la porte, j'ai été surprise de trouver un simple couloir de pierre. C'était un curieux contraste avec la structure richement décorée que je venais de quitter, mais je supposais que les anciens bâtisseurs ne faisaient que de relier les anciens systèmes au lieu de tout reconstruire à l'image de la salle rouge ornementale. Et comme je l'ai vite constaté, il y avait une très bonne raison d'inclure ce passage dans l'énorme complexe de la ville perdue - il fournissait l'indispensable approvisionnement en eau. Maintenant, je comprend enfin comment la ville pouvait prospérer malgré le fait qu’elle soit au fond d'une caverne.
Je décidai de suivre la rivière à droite, suivant un son rugissant que je soupçonnais être une chute d'eau. Ce dont je ne m'attendais pas était la taille de celle-ci; la caverne étroite s'est étendue dans un espace beaucoup plus grand et même si l'éclairage était faible, je pouvais voir la masse d'eau éclaboussant la surface d'un étang en dessous. Je me suis dirigée vers la base de la cascade, en faisant attention de ne pas glisser sur les pierres mouillées.
J'étais contente de ne pas avoir à sauter tout au fond du bassin - être traînée quelque part par les courants sous-marins serait une façon plutôt stupide de mourir, surtout quand j'avais d'autres endroits à explorer en premier.
Comme je ne voulais pas vraiment remonter au sommet, je me dirigeai vers une entrée étroite au bout de la grotte - ou du moins j'avais l'intention de le faire avant qu'une autre meute de loups ne sorte de là. Par leur comportement on aurait presque pu penser que j'étais le seul aliment possible sur leur menu - non seulement le leur, mais celui de chaque maudit loup dans toute cette région. Je commence à penser que j'aurais dû emporter plus de munitions.
Après m'être assurée que je ne serais pas mordue, grignotée ou mâchée, j'ai exploré le reste du tunnel, mais cette fois mes efforts n'ont pas porté leurs fruits. La grotte se termina brusquement et comme je ne voyais aucun autre moyen d'avancer, je décidai de tenter ma chance ailleurs. Pendant que je partais et essayais de ne pas marcher sur les carcasses de loups, j'ai senti un curieux courant d'air provenant d'une montagne de gravats et de pierres sur ma droite. Peut-être y avait-il un chemin à suivre, seulement bloqué. Mais ce qui m'intéressait le plus était le changement soudain de température. C'était presque comme si l'air était ... chaud?
J'ai finalement réussi à grimper les pierres aiguisées me gardant de tout ce qui m'attendait. Pendant un moment, j'ai été aveuglée par les rayons de lumière provenant de la nouvelle zone.
Je soupçonnais qu'il y aurait une fissure dans le plafond, peut-être un mur effondré, mais quand mes yeux se sont habitués à la lumière, j'ai regardé avec étonnement ce que je pensais impossible.
Que dire... les merveilles de la nature à leur apogée, c'est ce que le nouvel endroit représentait. Il y avait tellement de verdure!
Et pas du genre que j'ai rencontré auparavant, des mousses, des fougères ... non. Il y avait de l'herbe, des palmiers, des plantes que l'on pouvait s’attendre à croiser dans une jungle et pas au milieu des montagnes péruviennes gelées. Il y avait de plus petits ruisseaux et cascades qui coulaient dans le sol meuble des côtés de la grande vallée et pendant un moment, je me suis simplement tenue là et j’ai admiré cette oasis inattendue.
Et puis ... j'ai entendu un cri perçant. Et un rugissement.
J'ai à peine eu le temps de remarquer les os humains blanchis éparpillés dans l'herbe que quelque chose s'est jeté sur moi et a essayé de planter ses dents dans mon bras. Je l'ai tué sans réfléchir. Ou peut-être que je pensais quelque chose du genre: EST-CE QUE C’EST VRAIMENT UN RAPTOR?! Et encore mieux, ça a ramené des amis à lui.
Les loups me manquent déjà.
Vous savez j'ai beaucoup de respect pour les manières résilientes de Mère nature, de comment elle protège ses créations de nos yeux avides, mais il y a un certain son plaisant aux mots «espèce disparue». J'aime ça. Ils définissent quelque chose qui n'a aucune chance de se délecter de moi, car il est mort depuis longtemps.
Et en outre, attendez, des pas. Des pas lourds. Vraiment lourds.
Oh miséricorde.
Est-ce que CECI n’est pas censé être une espèce disparue également?!
Pas vraiment en voie d’extinction
Je me demande si je devrais signaler cela quelque part. Bien sûr, il y aurait un tollé à propos de la disparition de ces espèces une fois de plus parce que ces zoologistes et paléontologues n'ont aucun sens de l'humour. Ils diraient probablement que j'aurais dû éviter la confrontation ou quelque chose comme ça. J'ai toujours manqué un peu de diplomatie, mais même si ce n’était pas le cas, je doute fortement que je serais capable de communiquer avec un dinosaure vorace.
D’un autre côté… J'adorerai voir le visage de mon père s’il apprenait que j'ai été presque mangée par un T-Rex. Il a toujours été si mécontent de mon style de vie, disant qu'il est inapte pour une femme, que j'apporterais la honte à la famille pour agir comme je le fais... et regardez-moi maintenant; si socialement désirable que même une créature officiellement disparue de l'ère jurassique souhaite se familiariser avec ma chair. Cela devrait sûrement dépasser les attentes de mon père.
Mais bien sûr ce ne sont que mes idées avec du recul. Je n'ai évidemment pas eu le temps de confier mes sentiments et mes pensées au journal à ce moment précis; j'étais trop occupée à esquiver ses mâchoires monstrueusement énormes. Je me suis immédiatement précipitée vers la droite et j'ai prié pour ne pas glisser sur les rochers trempés dans l'un des torrents de la vallée. J'ai aperçu une ouverture étroite dans une falaise à proximité et j’ai sprinté là, avec le saurien rugissant bruyamment sur mes talons.
Je suis toujours surprise de ne pas avoir perdu mon équilibre, ses pas lourds semblaient ébranler les fondations même de la caverne, mais j'ai réussi à obtenir une sécurité relative. Je dis relative parce que le T-Rex enragé a refusé de rester immobile et que son piétinement menaçait la stabilité de ma cachette temporaire. Les deux options étaient soit de rester dans le couloir et de se faire enterrer sous un tas de roche effondré, soit de sortir et de devenir une collation pour dino. La troisième option qui n'impliquait pas 100% de chances de mourir comportait beaucoup de balles. Après avoir exploré le couloir, m’être débarrassée d'un autre raptor et avoir découvert la grotte qui menait à une grande ouverture au-dessus de la vallée, j'ai décidé de tenter le coup (littéralement).
Le bon côté était que ce n'était pas vraiment possible de le manquer. Même en se déplaçant, le saurien était une cible énorme et, pour me faciliter la tâche, il revenait sans cesse pour voir si je n'avais pas changé d'avis en quittant le passage étroit dans lequel sa tête ne pouvait pas rentrer.
Je retournais sur mes pas en avançant à travers la grotte en visant les parties les moins protégées du corps de la créature et en reculant quand elle essayait de forcer le passage pour m’attraper.
Finalement, il s'est effondré. Je jurai que je pouvais voir le sol trembler sous le poids de son corps, mais le plafond au-dessus de moi est resté miraculeusement d'un seul tenant, malgré les fissures menaçantes qui l'avaient traversé.
Et comme je l'ai pensé plusieurs fois depuis mon entrée dans le complexe montagneux, j'aurais vraiment dû prendre plus de munitions.
Je pense que je vais faire une courte pause maintenant. Il fait agréablement chaud ici et l'eau semble potable. Cependant, je renonce officiellement à rapporter chez moi des échantillons de plantes de cet endroit. Celles de mon sac à dos ont dû être écrasées et réduites en miettes et je n'ai pas envie de détruire cette faune unique (désolé, sauriens, vous ne comptez pas. Je préfère que personne ne cherche à me mordiller et passe son chemin) juste pour la chance improbable que je les livrerais intactes. Quelqu'un d'autre devra essayer.
Et après je me suis reposée un peu... Je pense que je vais explorer la structure envahie par les plantes au fond de la vallée.
Sur les traces des roues dentées
C'est incroyable les trajets que les anciens habitants de la ville perdue étaient prêts à parcourir simplement pour s'assurer que personne ne découvrirait leurs secrets. Il est amusant de les imaginer cacher des provisions sur le toit de cette grande structure en pensant: «Personne ne prendrait la peine de grimper ici.» Ils seraient très surpris.
Après être descendue du toit, je suis finalement entrée dans le bâtiment. Au premier regard il était évident que ce n'était pas un temple ou une structure habitable: il était moins décoré que les bâtiments précédents que j'ai rencontrés, mais il était trop grand pour un usage privé. Le fort vrombissement provenant de l'intérieur qui m’a donné cette impression était juste: il y avait une cascade et un bassin profond à l'intérieur du bâtiment qui servait de réserve d'eau. Les constructeurs utilisaient les ressources naturelles de la vallée à leur avantage: ils changeaient simplement le débit de plusieurs cours d'eau pour produire une source d'eau suffisamment grande pour que la ville puisse prospérer.
Au centre de la chute d'eau, un grand visage de pierre était sculpté dans un pilier qui semblait me regarder. Je me demandais si c'était une divinité locale quelconque. J'ai fait de mon mieux pour transférer le motif sur mon cahier, juste au cas où je voudrais voir plus tard la signification de cette sculpture.
Quand j'ai regardé dans l'eau, j'ai vu que la forme du bassin était inégale. Alors que le côté gauche semblait normal, il y avait un couloir sous-marin sur la droite. Je retins mon souffle et sautai dans l'eau, espérant pouvoir découvrir le secret du bassin avant de me noyer. Heureusement, j'ai apporté des paquets imperméables pour toutes mes affaires; sinon ce journal ne serait plus qu’un lointain souvenir maintenant. Certes j’aime l'adrénaline, mais les labyrinthes aquatiques sont juste diaboliques.
Heureusement, ce n'était pas l'un d'entre eux. Le couloir se terminait brusquement juste après quelques mètres et, à sa fin, quelque chose scintillait. J'ai atteint l'objet et j'ai réussi à l'attraper. C'était une roue dentée. Après être sortie de la piscine et avoir tiré sur un autre raptor, je l'ai examinée de plus près. Évidemment elle faisait partie d'un mécanisme quelconque, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me demander comment elle était arrivée là. C'était presque comme si quelqu'un ne voulait pas qu’elle soit trouvée et l’avait jetée dans l'eau; plus tard le courant l'avait emportée plus loin au fond du passage. Bien sûr, mon explication était aussi bonne que n'importe quelle autre. Il n'y avait aucun moyen de le vérifier maintenant.
Avant de retourner à la grande cascade, j'ai décidé d'explorer la vallée un peu plus. Une entrée dans l'un des murs de pierre semblait ... disons, peu accueillante, mais elle semblait simplement un peu trop évidente. J'ai grimpé là et j’ai bientôt trouvé un moyen d’accéder à un pont de bois cassé au-dessus de l'endroit où j'avais rencontré le T-Rex (qui n’était pas en voie d’extinction). J'espérais sincèrement que les planches supporteraient mon poids car c'était une longue descente (et je ne pouvais pas compter sur la chance de tomber sur la carcasse du T-Rex pour amortir ma chute). Je pris une profonde inspiration et je bondis au dessus du gouffre.
C'était un saut très ardu contrairement à ce que j’avais pu espérer. J'ai réussi à attraper l’une des planches et à remonter, mais tout le pont a craqué et j'ai pu entendre le claquement distinct d'une des cordes le soutenant. Le plus important est que j'étais de l'autre côté et j'ai bientôt trouvé une autre roue dentée. Ce n'était certainement pas une coïncidence. J'avais juste besoin de trouver le mécanisme auquel ces objets appartenaient. J'étais simplement contente que l'environnement humide et l'eau ne les ait pas rendues rouillées.
Après être descendue prudemment dans la vallée, j'ai décidé d’entrer à nouveau dans le couloir dans lequel je m’étais cachée du T-Rex. Je n'avais pas beaucoup de temps pour l'explorer correctement et je voulais m'assurer que je n'avais rien manqué. Après avoir déplacé (à coups de pied, parce que la chose était lourde) une carcasse du raptor que j'avais abattu avant, j'ai aperçu une troisième roue dentée pour le mystérieux mécanisme. J'espérais vraiment que c'était la dernière, sinon je pourrais avoir besoin d'un plus grand sac à dos.
Une dernière fois, j'ai jeté un coup d'œil à la vallée verdoyante et je suis retournée en arrière. Le seul endroit que je n'avais pas encore exploré était le courant du cours d'eau, au-dessus de la grande cascade. Peut-être que le mécanisme était là.
A contre-courant
Revenir au sommet de la cascade n'était pas aussi difficile que je l'avais imaginé, en faisant preuve de prudence tout en marchant sur les pierres mouillées. Cependant, quand je suis retournée dans le couloir par lequel je suis arrivée dans cette zone, j'ai réalisé que la cascade était le dernier de mes problèmes. Si la rivière avait déjà été comblée, le temps et l'humidité ont réussi à désintégrer les structures de sorte qu'il n'y avait plus une seule preuve de leur existence. Je n'avais pas d'autre choix que de commencer à sauter.
Quand je parle de sauter, je n'ai pas l'intention de jouer la carte de la fausse modestie; Je suis plutôt douée et mes résultats pourraient être enviés par beaucoup de sportifs. Mais il y a une différence significative entre essayer de surpasser votre meilleur résultat - seulement un nombre, et si vous vous retrouvez à manquer un centimètre ou deux, rien ne se passe - et essayer de sauter au dessus d’une rivière agitée menant directement à une chute d'eau, le tout dans un couloir sombre.
En plus de cela la zone d'atterrissage n'est pas sableuse mais parsemée de pierres mouillées recouvertes de vase qui ont été pulvérisées par l'eau pendant des siècles. Aucun entraînement sportif ne peut vous préparer à cela.
Avec du recul, j'ai vraiment eu de la chance de n'avoir aucun public. Quand votre pied glisse sur des champignons pendant le sprint, que vous continuez à glisser vers le bord du rocher et que vous finissez la séquence en tombant la tête la première dans la rivière (car il n'y a pas moyen que le dérapage sur les champignons donne un décollage satisfaisant) avec un certain manque de grâce. Et même si la description peut sembler humoristique, la lutte qui s'ensuit contre le courant qui continue à vous entraîner sous la surface et quelques secondes plus tard vous envoie valser dans une maudite grande chute d'eau, tout cela est simplement quelque chose que vous ne voulez pas répéter. De préférence jamais.
Après avoir refait surface, toussé et craché de l'eau, j'ai réussi à me traîner jusqu'à une rive de pierres et j'ai décidé de mesurer les options qui s’offraient à moi.
J'ai eu la chance d'être projetée depuis le centre de la cascade, alors je suis tombée directement dans l'étang et je ne me suis pas cassé d'os sur les rochers pointus sur les côtés. Le problème était que je ne serais peut-être pas aussi chanceuse la prochaine fois.
J'ai retrouvé l'endroit de ma chute malencontreuse et j'ai décidé d'examiner la roche en dessous de moi plus en détail. J'ai bientôt trouvé plusieurs creux peu visibles, remplis de ces champignons perfides. J'ai retiré ceux qui s'accrochaient encore à mes semelles et avant de faire une seconde tentative pour traverser la rivière, je me suis assurée de bien planifier mes pas, pour éviter ces endroits dangereux. C'est seulement après cela que je retins mon souffle et bondis au dessus de l'eau.
Ça a marché! Et peu importe si l'atterrissage n'était pas complètement stable. Le principal était que j'ai réussi à traverser. Et même si j'avais encore un long chemin à parcourir, au moins j'ai trouvé un moyen sûr de progresser.
J'ai continué de la même manière, un examen minutieux, une planification des pas et un saut final prometteur, j'ai même dû saisir une corniche glissante une fois pour m'empêcher de tomber. Ce n'est que grâce à la force pure de mes doigts qui ont réussi à se frayer un chemin à travers l’excroissance épaisse jusqu'à une roche ferme que je n'ai pas réitéré mon faux pas dans la chute d'eau. Pour finir, je me suis hissée dans un couloir surélevé.
Le reste était relativement facile. Je me suis vite frayé un chemin entre ses murs de pierre, puis j'ai finalement vu le mécanisme que je cherchais, juste de l'autre côté de la rivière. Il semblait manquer exactement les trois roues dentées que j'avais trouvées. Il y avait aussi un pont de ce côté de l'eau, étonnamment bien conservé. Peut-être était-il capable de supporter l'humidité parce qu'il pendait d’assez haut au dessus de la rivière. Quelle qu’en soit la raison, il supportait toujours mon poids et je pouvais enfin m’approcher du mécanisme, insérer les roues dentées et tirer le levier juste à côté.
Le son qui a suivi était vraiment étourdissant et résonnait dans toute la caverne, donc il m'a fallu un certain temps pour comprendre ce qui venait de se passer. Les anciens habitants de cette ville étaient beaucoup plus habiles que ce que je leur avais attribué - ils ont réussi à construire un barrage contrôlable! J'ai continué à observer l'eau, car le courant diminuait et est devenu plus calme.
Maintenant je pouvais enfin retourner à la cascade, s'il y en avait toujours une, et s'il y avait quelque chose derrière, je serais enfin capable de l'atteindre. Avant de quitter la région cependant, j'ai décidé d'explorer la porte nouvellement ouverte à ma gauche. Ce que j'ai trouvé n'était définitivement pas beau à voir, mais très utile. Un gars vraiment malchanceux s’est dirigé vers la corniche derrière la porte, mais elle s’est probablement refermée sur lui et il est resté bloqué là, incapable de retourner dans le couloir principal. Tout ce qui restait de lui maintenant était un squelette. Et juste à côté de ce squelette, j'ai trouvé deux choses que j'ai récupérées rapidement - il n’en aurait plus besoin de toute façon. Il y avait un nouveau rouleau de pellicule, ce qui signifiait que je pouvais continuer à documenter cette ville fascinante. Le deuxième objet était un fusil à pompe. J'aurais aimé avoir ça plus tôt quand je me suis retrouvée dans cet enfer de raptors il y a un moment!
Il était maintenant temps de retourner à la cascade, pour la dernière fois je l’espère. Bien sûr, ce n'était pas comme avant que je tire ce levier; il y avait de faibles flots d'eau ici et là, mais à part cela la paroi rocheuse était nue.
J'y voyais une entrée complètement inaccessible il y a quelques minutes. Je ne perdis pas de temps à y nager, entrant dans le couloir qui m'entraînait de plus en plus profondément... jusqu'à une porte qui s'ouvrit à contrecœur. Je me suis définitivement dirigée dans le bon sens.
A l’intérieur de la tombe de Qualopec
Parfois, on est juste impressionné par les anciens constructeurs. En quelque sorte ils ont réussi à construire une porte avec une technologie de scellage si élaborée qu’elle a réussi à maintenir l’humidité toujours présente hors de la tombe pendant des siècles. La brise qui sortait du passage nouvellement ouvert était froide mais sèche. Je pouvais seulement imaginer ce que je trouverais à l'intérieur - l'architecture que j'avais rencontrée avant d'entrer dans la région de la cascade était impressionnante, mais s'il y avait une zone non affectée par les conditions extérieures... ce serait incroyable.
Je suivais le couloir de pierre plus profondément et atteignais bientôt ce qui semblait être une pièce centrale. Et comme je l'avais espéré, elle était intacte - les couleurs vibrantes, les statues conservant toujours leurs arêtes vives et leurs détails stupéfiants.
Les murs étaient décorés de la même manière que j'avais vu auparavant, mais le niveau de conservation n'était pas le même - toute la salle semblait avoir été abandonnée récemment, ce que je savais ne pas être vrai. Des siècles ont passé, mais cet endroit ne fut pas affecté. J'ai jeté un dernier coup d'œil au grand plafond et j'ai soupiré. Parfois, j’aimerais ne pas être si pressée et prendre le temps d’explorer et de documenter toutes mes découvertes.
Malheureusement, j'avais un artefact à trouver, alors quelques photos devront être faites. La porte à ma gauche était fermée, alors la seule façon de procéder était d'avancer dans un couloir fortement ascendant. Quelque chose me disait de rester vigilante et juste au moment où je m'approchais du sommet, ce sentiment se vérifia - une énorme boule de pierre tomba devant moi et commença à rouler droit sur moi. Le grondement qui résonnait dans le complexe funéraire était presque assourdissant. Je me suis immédiatement retournée et j'ai sprinté vers le hall principal, mais c'était vraiment de justesse - le rocher m'a manquée de quelques centimètres. En me manquant, il s'est écrasé dans le couloir de pierre par lequel je suis entrée. J'espérais juste que l'impact ne l’aurait pas fait s’écrouler, car c'était ma seule issue possible.
Après avoir repris mon souffle, j'ai décidé d'essayer à nouveau. Il y avait une porte ornementale au sommet de la pente et derrière elle - le Scion! Malheureusement, elle ne bougeait pas. J'avais dû rater quelque chose dans le hall principal et, en retournant là-bas, j'ai remarqué ce que c'était; un levier, caché derrière l'une des statues à côté de l'entrée.
Et juste après l’avoir actionné, j'ai entendu un crissement qui était aussi familier que désagréable. Des raptors. Je me demandais ce qui arriverait en premier, si j’allais manquer de munitions ou si cet endroit serait à court de ces agaçants reptiles carnivores. J'espérais que ce soit la dernière option.
J'ai vite enjambé les deux carcasses écailleuses et j'ai réalisé que j'avais sous-estimé la taille de la tombe. Ce qui semblait être simplement un hall d'entrée et une chambre intérieure était en fait tout un complexe souterrain de chambres décorées de manière similaire et en plus gigantesques. Un hall principal avec des couloirs latéraux à différentes hauteurs, des signes et des symboles saisissants dans cet océan d'orange et de rouge, des pointes encore couvertes de sang séché de celui qui a eu la malchance de tester leur fonctionnalité il y a longtemps... Je suppose qu’il est temps de préciser à quel point j'adore ce tombeau, hormis la partie qui concerne les bruyants sauriens.
Alors que je traversais un dédale de murs peints de couleurs vives, je me demandais comment cet endroit avait été construit.
C’est incroyable l’organisation qui a dû être faite pour cela! Les anciens constructeurs devaient avoir passé des décennies à construire ce tombeau. Toute erreur dans leurs calculs aurait pu être fatale, car toute la structure était encore souterraine, enfouie à l’intérieur d’une montagne.
Ce que j'aime le plus lors de mes expéditions est de faire des expériences avec d'anciens mécanismes mis en place dans les endroits que je visite. La plupart du temps ils ne fonctionnent pas, mais de temps en temps ils ont tendance à m'impressionner. Le tombeau de Qualopec fait partie de cette deuxième catégorie; en tirant un levier dans l'un des couloirs surélevés, j'ai entendu un bruit. Bien sûr, cela n’a rien d’extraordinaire - c’était peut-être simplement quelque chose qui s’était cassé, comme c’est souvent le cas avec ces mécanismes. Ce son, cependant, suggérait quelque chose de lourd qui se déplaçait, et quand je suis revenue dans le hall principal, l'un des énormes blocs rouges que j'avais vu auparavant s'était déplacé à travers la pièce. Pas de rails, pas de pente, pas d'explication rationnelle. Le bloc s'est simplement déplacé à travers la pièce parce que j'avais tiré un petit levier.
J’aurai aimé avoir le temps de décrire toutes les merveilles de la tombe de Qualopec, en particulier les décorations toujours présentes, dont la signification prendrait des années à déchiffrer.
Mais je suis pressée par le temps et pendant que je parvenais à naviguer dans le complexe et à ouvrir la voie vers le Scion, je me sentais un tremblement à peine perceptible sous mes pieds. Je pense que je dois me rapprocher de la chambre intérieure maintenant. Je dois avancer rapidement si je veux sortir de cette tombe vivante - avec l'artefact, évidemment.
La première partie
Quand plusieurs choses tournent mal successivement et avec rapidité, il est difficile d’en garder une trace. Maintenant que ma journée est terminée et que j'ai enfin le temps de les transcrire, je me demande où exactement les choses ont commencé à devenir incontrôlables. Était-ce quand je me suis emparée du Scion? Lorsque j'ai tiré sur ces raptors, le son a-t-il bouleversé l'équilibre fragile du site antique? Ou est-ce parce que juste après avoir accidentellement réduit en cendres une chambre intérieure joliment décorée de la tombe de Qualopec, mon boss temporaire m'a insultée en envoyant l'un de ses sbires récupérer l'objet, et pas un tueur d'élite non, mais un pauvre macaque texan? Je ne le saurai probablement jamais.
Un autre problème concerne des choses que je ne saurai jamais: comment construire une tombe qui commence immédiatement à s'effondrer lorsque vous retirez quelque chose d'un piédestal d'apparence innocente?
Comment une grande salle supportée par des statues massives peut-elle s’effondrer au moment même où l'artefact est pris, alors qu’un T-Rex manquant de délicatesse qui piétinait près d'ici n'a même pas abîmé les peintures sur la façade? Je refuse simplement de croire que les tremblements que j'ai ressenti précédemment ont, par coïncidence, atteint le point critique au moment même où j'ai touché le Scion. Définir les lieux pour s'autodétruire de la sorte, c'est, bien que je ne puisse pas l'apprécier à cause du potentiel archéologique gaspillé, une admirable démonstration d'habileté.
D'un autre côté, le pouvoir de l'artefact aurait pu garder la tombe intacte. Pas d'artefact, pas de tombe.
Maintenant que j'ai suffisamment excusé la destruction de l'un des sites les mieux préservés que je n'ai jamais vu, laissez-moi vous décrire plus en détail la chambre intérieure. C'était l'une des plus grandes pièces à l'intérieur du complexe. Les peintures sur les murs ressemblaient beaucoup à ce que j'avais vu dans les salles précédentes, les statues de soutien étaient également identiques, mais le reste était très différent.
Au milieu de la pièce, il y avait un piédestal orné de quatre idoles en or et au-dessus, le Scion flottait. Mais j'ai décidé de ne pas l'atteindre pour le moment. Ce qui était derrière le piédestal était tout aussi intéressant.
Deux momies exceptionnellement grandes et minces ont été placées à côté d'un trône, comme si elles le gardaient. Il y avait un squelette dessus, effondré sur le côté, dont les os blanchis étaient miraculeusement toujours maintenus ensemble.
Je me demandais pourquoi il n'y avait pas de sarcophage, pourquoi le vénérable Qualopec méritait un tombeau aussi magnifique, mais pas de véritable dernière demeure. Mais avant que je puisse l’examiner plus en détails, une des momies a bougé.
Je ne dirais pas vraiment que tirer dans la tête soit une réaction excessive, mais je n’étais pas d'humeur à tester à quel point la chose était vivante ou morte. Surtout que ses jambes étaient étrangement tordues et que lorsque je jetais un meilleur coup d'oeil, les proportions me semblaient... irréelles. J'ai décidé que je préférerais ne pas risquer que l'autre se réveille en examinant ce qu’elle gardait. Je fis un pas en arrière et attrapai le Scion.
Une destruction d'un tombeau inestimable plus tard, je suis sortie du passage de pierre. Je devais nager de l'autre côté de l'étang sous l'ancienne cascade et je pouvais être sur le chemin du retour quand quelqu'un me tira dessus. Ce quelqu'un était le charmant garçon qui m’a abordée à Calcutta et qui a probablement oublié sa leçon de Rome - que je n’aime pas trop me faire tirer dessus ou me faire voler.
Une fois vaincu Larson m’a amusée en me menaçant de manière très spécifique. J'étais sur le point de partir et de le laisser se lécher les plaies - du moins avant que les loups restants ne le retrouvent - lorsqu'il a inconsciemment dit deux choses très importantes... probablement les seules choses importantes qu'il ait dites. Il a mentionné que le Scion que je venais d'acquérir n'était pas l'artefact entier, mais simplement une partie de celui-ci. La deuxième information qu'il m'a donnée était le nom de son associé, chargé par mon ancien employeur, Mlle Natla, de trouver le prochain morceau. Pierre DuPont. Je n’ai pas entendu ce nom depuis un moment. Et il ne m’a certainement pas manqué.
Après une tentative infructueuse de me voler mon arme j'ai laissé Larson, inconscient, derrière moi et j'ai continué à faire exactement ce qu'il m'a conseillé de faire: interroger Mlle Natla à propos du second morceau de Scion.
Loyauté changeante
N'est-il pas curieux qu’une loyauté puisse changer en un instant? Je ne qualifierais pas mon approche de Jacqueline Natla de loyale, certes non, mais j'étais techniquement son employée. Une seule rencontre avec un gugusse américain m'a fait comprendre que je n'aimais pas vraiment être considéré comme jetable; ça m'a plutôt énervée. Après avoir quitté la cité perdue, j'ai décidé qu'il était temps d'aller irriter Mlle Natla.
Les gens décrivent mon métier de différentes manières. Une aventurière professionnelle sonne bien. J'aimerais bien être une archéologue, mais j'apprécie tout simplement trop le danger. Une pilleuse de tombes est une expression curieuse qui me va plutôt bien. Je ne tiens pas particulièrement à être étiquetée en tant que "voleuse" - cela sonne tellement mal. De plus, je n'ai tout simplement pas la ruse et la finesse pour être une bonne voleuse. Je doute sincèrement que de bons voleurs envisageraient d'utiliser un chalumeau sur un câble d'ascenseur de manière subtile. Mais comme on dit, si ça marche ...
Une alternative très inconfortable à un tour d'ascenseur plus tard, je me suis dirigée vers le bureau de Mlle Natla par le logo flashy de Natla Technologies, à travers des couloirs très insuffisamment surveillés. Personne ne semblait pressé d'examiner l'intérieur du bâtiment, même si je suppose que quelqu'un aurait dû remarquer la boîte en métal qui tombait. L’agitation à l’extérieur m’a laissé suffisamment de temps pour procéder à une fouille minutieuse (et peut-être un peu désordonnée, amusez-vous à trier tous ces documents, mon ancienne employeuse!) dans le bureau. Même si cela m'a pris un certain temps, j'ai finalement trouvé ce que je cherchais: un journal de prière du Frère Herbert. Heureusement que la chaise était si confortable… la lecture a été longue.
Le journal fut écrit en 1573 et fournissait des informations inestimables sur l'emplacement de la deuxième pièce du Scion. Frère Herbert trouvait difficile d’essayer de résister à la tentation de s'aventurer dans la tombe de Tihocan, l'un des dirigeants de l'Atlantide, et d'atteindre le pouvoir légendaire que l'artefact est censé posséder.
La tentation était d'autant plus forte que cette incroyable source d'énergie était, pour ainsi dire, enfouie dans sa propre cave, sous le monument Saint Francis.
J'espère sincèrement que Frère Herbert a réussi à continuer à résister à la tentation, sinon le voyage que je vais entreprendre ne servirait à rien.
Le seul aspect positif d'un tel cas serait d'assister à l'expression stupéfaite de Pierre alors qu'il verrait le socle vide. Je pourrais même apprendre un mot de français ou deux. Peut-être devrais-je être plus vigilante, sachant que je ferai face à la moitié la plus brillante du duo hilarant d'incompétents, mais être plus brillant que Larson ne veut rien dire.
J'ai quitté Natla Technologies et évité le groupe de policiers examinant mon chalumeau abandonné. En plus de servir de moyen rapide pour s'infiltrer dans le bâtiment, j'ai choisi cette entrée pour une raison supplémentaire, plutôt insignifiante. Je trouve simplement que l’image de Jacqueline Natla qui monte de nombreux escaliers est plutôt amusante. Avoir un seul ascenseur desservant un gratte-ciel entier a ses inconvénients.
Maintenant il est temps de remballer et de partir chercher la deuxième pièce...
Sur les traces de Pierre
Comme ce monde est parfois étrange… si vous m’aviez demandé il y a une semaine dans quelle direction j’allais par rapport à Pierre DuPont, ma réponse claire aurait été n'importe quelle direction, tant qu'elle conduirait loin, très loin de lui. En tant que cerveau (faute d'un meilleur mot) du duo comique Pierre et Larson, M. DuPont a fait ses débuts à Rome. Ce moment est devenu particulièrement mémorable en raison d'une certaine qualité rebondissante de ses jambes, sinon je ne vois pas comment il a réussi à survivre à la chute du Colisée. Et maintenant, il est de nouveau dans mes pattes. Quel individu obstiné! Cependant je dois reconnaître qu’il incarne le rêve d'un traqueur - il vous suffit de suivre ses déchets jusqu'à ce que vous atteignez votre destination.
Cette destination était le Monument St Francis et je dois dire que l’endroit ne semblait pas très accueillant. Son but, quoi qu'il ait pu être, avait disparu depuis longtemps - néanmoins, le bâtiment était encore très vivant. En entrant dans le premier couloir, j'ai été accueillie par deux lions très affamés.
L'état supposé de leur estomac suggérait que Pierre était toujours en vie et en parfaite santé.
Mis à part les nouveaux habitants, l'ensemble du complexe était étonnamment bien conservé, peut-être grâce au grand nombre de colonnes - des rangées et des rangées d'entre elles, courtes et hautes, bordant les murs du hall principal, en un seul morceau et stables. Et si elles s'avéraient ne pas être suffisantes pour le job, il y avait un certain nombre de piliers massifs dominant le centre de la pièce. Quelle joie de pouvoir enfin visiter un endroit qui ne s'effondre pas sur vous dès que vous y entrez!
Mais évidemment quelque chose d'autre devait aller de travers. Les anciens constructeurs ont eu la merveilleuse idée de protéger l'ensemble du complexe contre les entrées non sollicitées, mais sérieusement... quand est-il nécessaire d'ouvrir une porte en déplaçant un bloc de pierre géant? Quel individu malchanceux a dû courir vers le danger et perdre la vie en essayant de bouger d'au moins un pouce quelque chose qui est, pardonnez ma langue, lourd comme l'enfer?
Peut-être me trouverez vous affaiblie par l'ère moderne mais je crois vraiment qu'une simple tâche d'ouverture de porte ne devrait pas réduire votre durée de vie de cinq ou six ans.
Haletant toujours, j'atteignis le couloir nouvellement ouvert. La pièce avait été scellée, donc je ne m'attendais à aucun signe de vie - et bien sûr, j'avais tort, mais cette fois, pas de lions. Au lieu de cela, j'ai eu des gorilles. Et trois à la fois pour amuser le visiteur! Cet endroit commence à ressembler à un vrai cirque, mais au moins j'ai appris ce que mangent les lions du coin.
Enfin j'ai pu explorer pleinement la pièce mais son contenu était décevant. Le seul élément intéressant était un levier à l'étage. Je n'avais aucune idée de ce que cela ferait une fois activé, mais je crois fermement à l’approche par essais et erreurs. Après l'avoir utilisé, je suis retournée dans le hall principal, quand tout à coup... M. DuPont est apparu.
Je préfère ne pas entrer dans les détails de notre rencontre, ce serait plutôt indigne. Cela impliquait beaucoup de furtivité de ma part derrière les piliers et un terrible manque de compétence de couverture (par Pierre). Je suis consciente que je ne suis pas la plus gentille dans mes descriptions de lui, bien que cela puisse être dû au fait qu'il a tenté de se servir de moi ou de me tuer lors de chaque rencontre que nous avons eues jusqu'à présent. Le mieux que je puisse faire pour lui n'est pas de commenter davantage ses capacités de combat et de déclarer seulement qu'il a dû ramper pour panser ses blessures. Quant à moi, j'ai décidé d'explorer enfin les niveaux supérieurs du hall principal. S'il y a déjà eu des escaliers, ils ont disparu depuis longtemps - grimper et sauter est la voie à suivre alors! Après tout, ad astra per aspera, à travers les épreuves jusqu'aux étoiles! Et s’il n’y a pas d’étoiles, alors au moins le plafond.
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